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Agriculture

Au tout début, on défrichait pour se bâtir, mais aussi pour cultiver la terre. D'ailleurs, les pionniers s'engageaient à défricher un certain nombre de pieds carrés par année. Il fallait manger et faire manger les animaux et surtout, il fallait essayer d'être auto-suffisant. Les vieux vous raconteront que même dans leurs jeunes temps, on n'achetait au magasin général que le sucre (brun), la mélasse, les épices, le sel. Forcément, presque tout le monde était agriculteur.

Cela voulait dire, piocher, labourer avec un cheval ou un boeuf, semer à la volée, couper à la faucille, puis, plus tard, à la petite faux, certaines avaient un range-foin ou un range-grain qui déposait le foin ou le grain en bottes prêtes à être attachées. Puis à bout de bras ou avec une traine, puis une charrette, on engrangeait pour l'hiver. Que de sueurs et d'ampoules! Mais on était heureux de pouvoir nourrir les rejetons et on chantait.

Me revient cet air de Oscar O'Brien:

Courbés sur les lourds mancherons,
Depuis Hébert, nous labourons.
Dans les ravins et dans la plaine
Nos ancêtres, sans prendre haleine,
Quittaient leur vaillant bataillon
Pour creuser les premiers sillons.
Et stimulant les chevaux ou les boeufs, dans le refrain:
Rougé, Caillé, Taupin
Tirez droit la charrue
Pour que la moisson drue
Nous apporte du pain"

Le Canton de Potton a connu ses bonnes heures en agriculture. Qu'on pense aux familles nombreuses que les fermes de Province Hill, du Chemin du Lac, de Highwater, ont fait vivre.

Depuis une vingtaine d'années, l'attrait de la vie urbaine, la nécessaire mécanisation de la ferme, la recherche d'autres métiers ou professions à travers parfois de longues études et d'autres causes ont fait délaisser la "terre" qui ne peut plus nourrir tout son monde. De là, l'abandon de belles fermes, achetées par le voisin, qui se voit obligé d'agrandir pour pouvoir suffire, automatiser et remplir un quota de lait exigeant, ou achetées par un "gentle-man farmer", plus gentlemen que farmer.

Aujourd'hui, on connait l'ondaineuse, la moissonneuse- batteuse, la trayeuse "pipe-line", le salon de traite etc. L'agriculture est devenue une industrie qui fait, ici, comme ailleurs, vivre ses adeptes trop peu nombreux, mais qui exige que l'on ne compte ni ses pas, ni ses heures.