La Révolution américaine et les Loyalistes
Sauf pour une présence peu nombreuse des Abénakis, le territoire des Cantons-de-l’Est demeura inhabité jusque vers 1790. C'est la Révolution américaine qui se termina avec le traité de Versailles en 1783 qui allait changer le cours de notre histoire.
Les treize colonies américaines deviennent indépendantes, mais les Loyalistes demeurés fidèles à l’Angleterre se retrouvent poursuivis et persécutés par les «patriotes». Ils doivent s'exiler. Des milliers se sont fixés en Nouvelle-Écosse et en Ontario, environ 2000 gagnent le Québec où ils s'établissent surtout à Sorel et en Gaspésie. Un petit nombre se fixe en squatters à la Baie Missisquoi d'où ils font pression sur le gouverneur Haldimand afin d'obtenir officiellement des terres le long de la frontière.Les Britanniques hésitaient à permettre aux Loyalistes de s'établir près de leur ancienne patrie où ils avaient encore parents et amis qu'il leur serait difficile de combattre en cas de conflit.
Un de ces Loyalistes bien connu fut le capitaine Hendrick Ruiter un hollandais d'origine qui combattit les rebelles américains dans la région d'Albany, N.Y. puis dut se réfugier pendant trois mois dans les bois de la région.
Finalement, il s'exila seul à St-Jean laissant sa femme et ses deux fils menacés par les rebelles américains. En 1780, il supplie le Gouverneur Haldimand de permettre à sa femme et ses fils d'entrer au Canada, ce qui fut fait. Ils durent, par la suite, avec d'autres Loyalistes, vivre longtemps dans une sorte de camp de réfugiés, le Manoir Caldwell, à la Baie Missisquoi.Ce n'est qu'en 1796 et en reconnaissance de ses loyaux services à la Couronne Britannique qu'il obtiendra sa concession dans le canton de Potton. Il y fonda le hameau de Dunkin qui s'appelait alors West Potton.
The American Revolution and the Loyalists
Except for the presence of a few Abenakis, the Eastern Townships remained uninhabited until about 1790. The American Revolution which ended with the treaty of Versailles in 1783 was about to change the course of our history.
The thirteen American colonies became independant, but the Loyalists who had remained faithful to the British Crown found themselves pursued and persecuted by the Patriots. They had to flee into exile. Thousands settled in Nova Scotia and in Ontario whereas about 2,000 came to Quebec, mainly in the Sorel and Gaspé areas. A small number became squatters at Missisquoi Bay and petitioned Governor Haldimand to obtain official land grants along the Border. The British were reluctant to allow these expatriate Americans to settle near their former country where they still had relatives and friends against whom it would be difficult to fight in case of war between America and Canada.
One of these well known Loyalists was Capt. Hendrick Ruiter of Dutch origin who fought the American rebels in the Albany, N.Y. area. Along with the misadventures of Generals Carleton and Burgoyne in their fight with the rebels, Ruiter had a misfortune of his own: he lost two fingers from his right hand.
To escape the rebels he hid in the woods for three months. He then reached St. Jean alone, leaving his wife and two sons at the mercy of the American rebels. In 1880 he pleaded with Governor Haldimand to allow his wife and children to enter Canada. The request was granted. The family however had to spend a long time at the Caldwell Manor, a sort of refugee camp near Missisquoi Bay. It was not until 1796, in recognition of his loyal services to the British Crown, that Ruiter obtained his land grant in Potton.