Transports | Routes
Une condition essentielle à toute pénétration de la colonisation fut l’ouverture de chemins carrossables. Ceux-ci allaient permettre l’accès aux sites habités, les échanges commerciaux et le transport des matériaux exploités. II est remarquable de constater combien rapide fut le développement du réseau routier, d'un service de traversiers sur le lac Memphrémagog et des chemins de fer.
Les routes
Nicholas Austin se vit octroyer le canton de Bolton en 1792 et la construction d'un chemin traversant le canton du sud au nord jusqu'à Bolton, une distance d'environ 18 km. Une carte de Joseph Bouchette de 1805 décrit ce chemin ainsi qu'un autre partant de la Pointe Gibraltar en direction ouest vers Bolton. En 1800, une carte par Duberger indique une route venant de North Troy (Vermont) passant au sud de Potton et se dirigeant vers l’ouest à travers le canton de Sutton en direction de la seigneurie de St-Armand. En 1839 une carte militaire du Col. Charles Gore illustre les grands axes routiers de l’époque soit la route Leadville-Mansonville-West Potton et la route nord-sud, la 243 actuelle.
Sur la carte de Gore, on note que l’emplacement de Mansonville est indiqué par "Manson's Bridge" et sur une autre carte militaire de 1863 le chemin Leadville s'appelle "King's Highway". II faut apprécier le contexte militaire des premiers chemins à une époque où le Canada a vécu en 1812-13 sous la menace des États-Unis. Plus tard, c'est la Rébellion de 1837-38 qui a eu ses répercussions jusqu'ici suscitant de la sympathie chez les voisins du Sud. II y eut quelques incursions dans Potton où s'organisa une petite milice appelée "Potton Guard" sous le commandement de Thomas Guilman qui se servit de la Place Manson comme terrain de parade. On pouvait aussi compter sur une escouade à cheval pour la patrouille.
II y avait une très longue frontière à protéger et il était essentiel d'avoir des cartes militaires de la région pour permettre aux armées d'aller défendre les points stratégiques de la frontière en cas d'attaque. Or justement, la route venant de l’ouest permettait l’arrivée de soldats des garnisons de St-Jean et du Fort Lennox sur le Richelieu.
Enfin, la carte de 1863 et celle de 1881 (Annexe 1) illustrent l’ensemble des routes de l’époque qui totalisaient environ 190 km (114 mi) à comparer à aujourd'hui où ce réseau se limite à environ 155 km (93 mi). Ce qui est remarquable ici est de noter que le réseau routier de Potton avec de nombreux ponts était à peu près complété en 1839 (carte de Gore) avant même l’établissement d'un gouvernement municipal et alors que la population totale du canton atteignait à peine 800 personnes. De plus, selon une étude de Tremblay (1986), au milieu du 19e siècle, il n'y avait pas d'ouvriers spécialisés pour la construction. Comment a-t-on pu construire chemins et ponts (30, 79, 80) avec si peu de ressources?