Mot de la présidente – AGA – 2013

23e Assemblée générale annuelle – 24 mars 2013, à 10 h

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LE MOT DE LA PRÉSIDENTE

Continuité et transition

Il y a un an, lorsque Hans s’est adressé à cette assemblée, il a dit que 2011 avait été une année de continuité et de transition. Ces mots m’ont frappée comme une apparente dichotomie. La continuité représente un état de stabilité, alors que la transition est un processus ou une période de passage d’un état à l’autre. L’année 2012 a été les deux!

L’année dernière, la grange ronde et les activités entourant la merveilleuse célébration de son centenaire ont canalisé beaucoup d’énergie – la grange étant elle-même un exemple concret de continuité et de transition. Nous avons célébré la fin de sa vocation originale et présenté à la collectivité les possibilités qu’offre sa nouvelle vocation.

Représenter une association comme la nôtre, qui veut promouvoir la réflexion et vise à protéger les différentes formes de notre patrimoine, constitue un privilège et apporte des récompenses. Comme présidente, je n’ai rencontré que des difficultés mineures, grâce au soutien extraordinaire de mes collègues du conseil d’administration. Au cours de l’année dernière, j’ai eu le privilège d’observer, de participer et d’écouter tout en me familiarisant avec mes nouvelles fonctions. Cela a été très instructif. Les notes que je vous ai adressées de temps en temps ont été bien accueillies, et j’ai l’intention de communiquer avec vous de manière plus régulière dans l’avenir.

En ce qui concerne l’année 2013, la liste des activités que vous avez l’habitude d’attendre de nous est déjà bien entamée. Vous connaissez les excursions, les conférences et les publications de l’APP. Nous lancerons, dans les prochains mois, un magazine semestriel bilingue intitulé Histoire Potton History, qui traitera de faits, d’histoires et de nos ancêtres – sujets qui fascineront sans doute les mordus du patrimoine. Le premier numéro devrait paraître en mai. Vous devrez toutefois débourser quelques dollars pour obtenir votre exemplaire, car de tels bijoux coûtent cher à produire. Vous serez d’ailleurs heureux d’apprendre que nos dépliants et brochures sont parmi les plus populaires et les meilleurs au nouveau Bureau d’information touristique, situé sur l’Autoroute 10.

Parlant de publications, j’aimerais savoir si vous pensez que le téléchargement des nouvelles publications offertes sur notre site Web devrait être gratuit ou payant, car le conseil se penchera bientôt sur cette question.

En mai, Serge sera le délégué de l’Association au congrès de la Fédération des sociétés d’histoire du Québec, à Chicoutimi, tandis que j’assisterai en juin à l’assemblée générale du Quebec Anglophone Heritage Network (QAHN), à la Golden Rule Lodge de Stanstead. L’année dernière, Serge et moi avons participé à l’assemblée annuelle conjointe de la Fédération et du QAHN, à Sherbrooke, où nous avons établi plusieurs contacts valables, que nous avons intérêt à maintenir. Dans la même veine, nous avons eu, à l’échelle régionale, des échanges avec Mme Jeanne Morazain, présidente d’Héritage Sutton, et avec Mme Lizanne Ryan, de l’Association pour la préservation du patrimoine bâti de Bolton-Est. De plus, nous continuons à collaborer avec les autorités municipales pour assurer la protection des bâtiments patrimoniaux de Potton. Bien que Hans ne fasse plus partie du conseil, il demeurera responsable de ce dossier. Bien sûr, nous organiserons, de nouveau cette année, une exposition à la grange ronde, qui s’intitulera «Archéologie à Potton», et il va sans dire que nous appuyons de tout cœur la campagne de financement qui se mettra bientôt en branle.

J’espère soumettre au Conseil municipal une politique qui s’attaquera au manque d’entretien minimal dont souffrent nos cimetières abandonnés. Il y en a plusieurs dans le Canton de Potton, dont l’entretien ne relève ni de l’église Saint-Cajetan ni de la Mansonville Cemetery Company. Comme membre de cette collectivité, je trouve inacceptable que nous ne donnions pas un minimum de respect et de soins à ces lieux.

L’année 2013 promet d’être une autre année occupée, et c’est déjà commencé. Voilà pourquoi nous accepterions avec plaisir toute forme d’aide que vous pourriez nous offrir. L’an dernier, Bernard avait fait la remarque que nous avions besoin d’aide. Au cas où vous vous poseriez la question, nous avons encore besoin d’aide! En fait, avec le départ de Hans, nous cherchons un autre administrateur, puisque le conseil d’administration comprend actuellement sept membres, sur un total possible de neuf. Comme l’ajout de collaborateurs rend la tâche moins lourde, vous pourriez par exemple rédiger un article pour le nouveau magazine, servir de guide durant l’exposition à la grange ronde ou faire autre chose. Venez assister à nos réunions, vous êtes les bienvenus, même si nous sommes un peu à l’étroit dans notre local de la maison Reilly.

Honnêtement, ce qui me rassurerait le plus serait de savoir que nous répondons à vos attentes. Il est bien connu que c’est aux gros travailleurs que l’on donne le plus de travail. Or, votre conseil d’administration se compose de gros travailleurs. Y a-t-il quelque chose à ajouter? Ne les épuisons pas!

Ce qui m’amène à mon dernier point. L’Association a consacré beaucoup d’énergie, l’année dernière, à se prononcer sur des problèmes auxquels la Municipalité a été confrontée. Des clignotants se sont allumés à une fréquence et avec une ferveur inusitées : les préoccupations touchant l’emplacement des tours de Bell, le référendum sur la revitalisation du village, la question maintenant lointaine des contrats et de l’achat d’équipement, et les courses de motoneiges, problème qui oppose la conservation de la nature et l’utilisation des terrains privés.

Inévitablement, et cela me préoccupe tant à titre personnel qu’à titre de présidente de l’Association, il existe une division – dont on ne parlait pas avant, mais qui s’exprime maintenant – entre les citoyens de souche et les citoyens d’adoption, qu’ils soient résidents permanents ou villégiateurs. À mes yeux, cette division fait partie des difficultés inhérentes à l’évolution d’une communauté de gens nés ici, vers une culture principalement axée sur le récréotourisme. Je me demande comment éviter les souffrances inutiles, si cette division devait s’accroître. La force de notre communauté réside dans sa diversité. Une collectivité se compose de personnes qui pensent et agissent de différentes manières. Il faut bien assaisonner un bouillon pour qu’il ait du goût, après tout!

À titre de conseil d’administration, nous sommes conscients de l’influence que nous exerçons dans la collectivité. Le nier serait déloyal, car l’Association a une voix forte et crédible à Potton. En contrepartie, des responsabilités nous incombent. Les courriels circulent entre nous au rythme des lances sur un champ de bataille médiéval : nous recueillons de l’information, nous élaborons un plan d’action et, en quelques heures, nous formulons une réaction, nous diffusons un plan, et c’est parti! Ce bref temps de réponse est devenu une seconde nature pour nous au point où, d’une certaine manière, il semble stimuler ceux d’entre nous qui sont davantage attirés par la politique, qui est bien séduisante.

Ce mode d’action-réaction nous modèle, et est en train de façonner subtilement l’Association, notamment en ce qui concerne la perception de notre responsabilité comme citoyens. Pendant que nous tapons sur nos claviers d’ordinateurs pour élaborer des solutions, nous sommes en train de nous isoler, de nous éloigner de ce qui permet de résoudre la plupart des problèmes touchant l’être humain, c’est-à-dire, selon moi, écouter et entendre. En d’autres termes, se parler.

Les débats et la perception des problèmes s’intensifient, puis diminuent régulièrement à Potton, en fonction des saisons et des circonstances. La présente année d’élections municipales nous apportera son lot de propos cohérents et incohérents, pour alimenter la réflexion de chacun. Comme individus, nous devons être vigilants dans ce monde où de nombreuses causes se livrent une vive concurrence.

Nous essayons avec empressement de façonner Potton à notre image – en le rehaussant assez pour répondre aux besoins des urbains tout en lui gardant un côté «campagnard» afin de préserver son cachet. Nous nous faisons les champions de la protection des paysages, des plus beaux bâtiments, de la place Manson et des Samedis à Potton. Nous fréquentons les services et les entreprises qui nous servent bien, dont la plupart des employés sont nés et ont grandi ici. Le grand danger de la communication immédiate, en vase clos réside dans l’absence de validation. Comment vérifier le bien-fondé de ce que l’on pense, sans se parler ni s’écouter? Y a-t-il d’autres façons de trouver des solutions viables, au profit de la collectivité, pour construire à partir de la base?

Comme l’ont fait les pionniers il y a plus de 200 ans, nous choisissons librement de vivre ici, pour édifier une société fondée sur les valeurs auxquelles nous croyons. Le patrimoine que l’Association s’efforce de défendre reflète les divers modes de vie et d’utilisation du territoire et les différentes périodes de notre histoire, y compris le passé récent, et illustre le développement de notre région. Le patrimoine, qu’il soit ancien ou récent, riche ou pauvre, aide à maintenir la diversité sociale, la vitalité et l’identité de notre canton. Sans nier l’importance du développement économique, j’espère que nous continuerons, comme association, à insister sur la préservation du tissu dont «nous» sommes faits – qui nous donne non seulement une appartenance géographique, mais aussi une conscience du temps, une mémoire et une identité qui sont essentielles à notre croissance sur le plan de la créativité, de la culture et de la spiritualité.

Merci!
Sandra Jewett, mars 2013


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